Quelques illustrations et explications concernant les espèces les plus couramment rencontrées en France.
Toutes les plantes ne se faucardent pas ! Attention !
La jussie (Ludwigia grandiflora/urugayensis) et la jussie rampante (Ludwigia peploides) originaires d’Amérique du sud sont des espèces qui doivent être arrachées sinon, le faucardage va leur permettre de s’étendre et de proliférer par bouturage et colonisation. L’arrachage (manuel ou mécanique) permet d’enlever au passage une partie du système racinaire de la jussie.
Par Père Igor — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4793361
Myriophylle (Myriophyllum) dit Myriophylle du Brésil et myriophylle en épi (Myriophyllum spicatum), sont des plantes d’aquarium qui ont colonise nos cours d’eau, leurs longueurs peuvent être impressionnantes et parfois elles ne sortent pas de l’eau, leur croissance est rapide et elles empêchent la bonne oxygénation des étangs. La coupe mécanique du myriophylle en épi conduit a une dissémination contre productive, la plante se reproduisant également par son rhizome.
André Karwath aka Aka
Le cornifle immergé aussi appelé cornifle nageant ou cératophylle épineux (Ceratophyllum demersum) est une espèce de plantes aquatiques (vivaces) de la famille des Ceratophyllaceae, à tiges dépourvues de racine.
En milieu naturel, quelques feuilles se transforment en organes semblables à des racines (rhizoïdes) qui fixent les tiges au sol .
L’espèce est relativement ubiquiste, supportant des températures de 10 à 30 °C, et un pH de 6 à 9. Espèce des zones humides, à répartition cosmopolite. Elle apprécie les cours d’eau à débit lent, voire stagnant. Le Ceratophyllum demersum ne possède pas de racines mais se fixe au sol à l’aide de rhizoïdes. Sa tige est dressée, légèrement cassante, ses feuilles sont disposées en verticilles autour de la tige. Les feuilles sont vert foncé et raides ; elles se divisent de façon dichotomique leur donnant un aspect fourchu. Elles se terminent, à leurs extrémités, par des épines molles.
Cette plante contribue à l’épuration de l’eau et peut produire des herbiers hauts et denses. Ces derniers sont un abri pour certains poissons et leurs alevins, mais aussi un support de vie pour des nombreux autres organismes (petits crustacés, mollusques, hydres, bryozoaires, etc.).
Les rhizoïdes apparaissent fréquemment sur un morceau de tige, avant que ce dernier ne se sépare de la plante mère. Le Cératophylle peut accumuler de l’oxygène gazeux dans des espaces intercellulaires et ainsi flotter ou se maintenir vertical, sans nécessiter de tige ligneuse.
Attention, si son développement n’est pas contrôlé, cette plante étouffe rapidement faune et flore aux alentours.
Par Christian Fischer, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2285939
Egeria densa
Les Egeria vivent dans de nombreux types de zones humides tempérés et subtropicaux, plutôt dans des eaux lentes, mais parfois aussi dans des eaux stagnantes, y compris désormais hors d’Amérique du Sud dans plusieurs régions où l’espèce a été volontairement ou involontairement introduite par l’Homme.
Espèce très invasive, Egeria densa se montre capable de bien exploiter une faible luminosité, ce qui la favorise dans les eaux turbides par rapport à d’autres plantes vivant dans le même milieu
Par Kristian Peters — Fabelfroh 15:14, 16 March 2006 (UTC) — Photographie personnelle, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=637485
Moyens de lutte
De nombreux auteurs plaident pour une législation plus adaptée, dont dans le droit européen de l’environnement, qui devrait selon eux assurer « l’interdiction totale d’importer, vendre ou cultiver l’Egeria densa (et d’autres plantes aquatiques potentiellement envahissantes) » qui serait « le moyen le plus efficace pour lutter contre l’envahissement par cette espèce ».
Elodée du Canada
L’élodée du Canada ou peste-d’eau (Elodea canadensis) est une espèce de plantes aquatiquesmonocotylédones de la famille des Hydrocharitaceae, originaire d’Amérique du Nord.
C’est une plante aquatique vivace. Elle est complètement immergée, à l’exception des petites fleurs blanches qui éclosent à la surface de l’eau, reliées à la plante par un fin pédoncule. C’est une espèce dioïque, c’est-à-dire à sexes séparés. En Europe, il n’existe que des pieds femelles.
L’introduction de cette plante dans les cours d’eau d’Europe et d’autres parties du monde, suivie de celle de l’élodée de Nuttall et d’autres, a créé certains problèmes du fait de la prolifération incontrôlable des élodées, qui peuvent en outre créer une augmentation du pH lorsqu’elles sont en surnombre, provoquant parfois des alcaloses fatales chez les poissons à partir d’un pH de 93. On est donc ainsi passé d’une dissémination volontaire dans les aquariums (éthélochorie) à une dissémination incontrôlée (agochorie).